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En 2019, peu avant les élections européennes, les services de renseignements intérieurs ont recensé « les relais d’influence » utilisés par la Russie. Les quatre politiques cités dans une note de la DGSI révélée par Mediapart ce mercredi, appartiennent tous au Rassemblement national.
Les liens entre le Rassemblement national et la Russie, mis à mal par la guerre en Ukraine, ne datent pas d’hier. En 2019, alors que les élections européennes approchent, la DGSI dresse une note sur les « relais d’influences » de Moscou dans l’Hexagone. Ce document, révélé ce mercredi 1er Novembre par Mediapart, mentionne quatre politiques, tous du Rassemblement national.
À l’approche des élections européennes en 2019, les événements publics prorusses se sont multipliés, comme le rapporte la note des renseignements intérieurs. Certains étaient organisés par l’association Dialogue franco-russe (DFR), coprésidée depuis 2012 par Thierry Mariani lui-même. Cet ancien ministre de Nicolas Sarkozy, qui a rallié Marine Le Pen en 2019, fait l’objet d’une attention toute particulière des renseignements.
L’élu est connu pour être un porte-voix des intérêts de Moscou en France. Dans les années 2010, c’est un habitué des voyages à répétition à Moscou auprès de Vladimir Poutine. En 2018, il a été accueilli dans le Donbass prorusse pour « superviser » des élections jugées illégales par la communauté internationale. Interrogé par Mediapart, Thierry Mariani estime que tous les politiques sont « des agents d’influence » : « On est au service de nos idées. Les Russes n’ont pas eu besoin de faire de “soft power” sur moi ! » insiste-t-il.
Une cadre en lien avec un espion russe
La note de la DGSI s’attarde également sur le profil de trois autres élus ou cadres passés par le RN. Parmi eux, le cas d’Aymeric Chauprade, ex-eurodéputé RN et ancien conseiller international de Marine Le Pen, « retient particulièrement l’attention » des renseignements, selon le document. Le géopolitologue a facilité l’attribution au Rassemblement national d’un prêt russe de deux millions d’euros. Autre fait d’armes : le recrutement comme stagiaire, fin 2018, d’Elizaveta Peskova, qui n’est autre que la fille du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
L’ex-eurodéputé avait également recruté la Russe Tamara Volokhova comme assistante parlementaire entre 2014 et 2016. Cette cadre du RN est particulièrement incriminée par la note du service de renseignement français pour avoir été en contact avec un espion russe. Âgée de 33 ans, Tamara Volokhova est aujourd’hui l’attachée de presse des eurodéputés RN et conseillère technique du groupe au sein de la commission « affaires étrangères ».
Le quatrième et dernier nom mentionné, brièvement, par la note de la DGSI est celui de Nicolas Bay. Cet homme politique était alors « élu du Rassemblement national » et coprésidait le groupe du RN au Parlement européen. Il a rejoint Éric Zemmour en 2022.
Depuis la guerre en Ukraine, le Rassemblement national se fait discret sur ses liens avec la Russie. Il y a un mois, le parti se félicitait d’avoir intégralement remboursé son prêt russe. Ce boulet pesait en effet lourd à chaque nouvelle élection.
Source : LeJDD.fr 1er Novembre 2023
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