L'arrivée au pouvoir de Xi Jinping pourrait annoncer une nouvelle politique économique 

C’est un dilemme auquel tous les dirigeants des puissances occidentales aimeraient être confrontés : que faire des quelque 3.000 milliards de dollars de réserve de change que possède actuellement la Chine? Cette question, Xi Jinping, le prochain numéro un chinois, va devoir y répondre rapidement.

À l’issue du XVIIIe Congrès du Parti communiste chinois (PCC), qui se termine mercredi 14 novembre prochain, cet homme discret de 59 ans, pur produit de la nomenklatura, succédera à Hu Jintao comme secrétaire général du PCC. Avant d’être élu, en mars 2013, président de la République populaire de Chine. Xi Jinping aura cinq ans pour réformer le pays, et notamment revoir son logiciel économique.

La concurrence du Viet Nam u de l’Inde se fait plus sérieuse

Le cliché qui veut que l’empire du Milieu soit le principal atelier de l’Occident est largement dépassé. Certes, les derniers chiffres montrent que la deuxième puissance économique mondiale continue de vendre massivement à l’étranger : le mois dernier, les exportations ont progressé de 11,6 % à 175,6 milliards de dollars. Reste que le volume du commerce extérieur n’a augmenté que de 6,3 % au cours des dix premiers mois de 2012, contre plus de 20 % l’an passé. Le Vietnam ou l’Inde sont devenus des concurrents sérieux pour produire à bas coûts. Pékin va devoir changer un système encore vampirisé par les entreprises d’État en donnant une plus grande place au secteur privé.

Faire émerger une société de « moyenne aisance »

Un autre axe de développement repose sur l’investissement à l’international. D’ici à 2020, de 1.000 à 2.000 milliards de dollars, des capitaux aussi bien privés que publics, devraient inonder la planète. Sans oublier– c’est la priorité – son marché intérieur, qu’il compte renforcer pour faire de la Chine une société "de moyenne aisance". Le salaire moyen a bien été multiplié par 5 en dix ans. Mais une inflation forte et continue a bloqué l’envol de la consommation des ménages. L’objectif est donc de développer la classe moyenne (estimée aujourd’hui à 150 millions d’individus sur une population totale de 1,370 milliard). Pour ce faire, le régime devra juguler l’inflation, continuer d’augmenter les salaires et mettre en place une Sécurité sociale et un système de retraites dignes de ce nom.

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