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21 septembre 2009 1 21 /09 /septembre /2009 11:02






Dans ces temps difficiles ou chacun se pose des questions sur son avenir ou sur l'avenir de ses enfants, d'autres n'ont même plus ce choix là; ils vivent au jour le jour, se débattent ,avec les difficultés et "improvisent" leur vie en fonction des circonstances. D'autres encore, aidés par la chance ou par leur travail ou bien parce qu'ils se trouvent encore dans le bon créneau, parviennent à maintenir leur pouvoir d'achat, souvent avec beaucoup de mal.
En choisissant des exemples représentatifs de notre société, le site "Eco89" a eu l'idée de passer "aux rayons X" les porte-monnaies de Français, que nous cotoyons tous les jours, sans bien savoir leurs problèmes








Du Portugal, Filipa parle avec un brin de nostalgie. Voilà bientôt trois ans qu'elle a quitté son pays et sa famille pour « l'Eldorado français ». Aujourd'hui, à 26 ans, elle a plaqué son conjoint et se retrouve seule pour nourrir son fils. Elle a accepté de passer ses revenus au rayon X.

En 2006, avec son ami et leur bébé, Filipa s'envole pour la France : « Je voulais gagner un peu d'argent car le Portugal, ce n'est pas le bon pays pour vivre. »

Les débuts sur notre territoire ne sont pas des plus faciles. Après une succession de petits boulots, son conjoint s'arrête de travailler. Elle reprend alors un poste de femme de ménage à Longjumeau (Essonne). « C'était une période très difficile. C'était moi qui payais tout à la maison. Un ami de mon conjoint squattait également notre studio. Nous étions quatre dans une pièce et j'étais seule à travailler. Je n'y arrivais pas du tout. »

En plus d'assumer le foyer, Filipa subit les accès de colère de son ami.  « Il était violent avec moi et notre fils. Il avait des comportements et paroles agressifs. Il criait, il frappait du poing sur la table, me reprochait de ne pas assez travailler. Et de temps en temps, il me frappait. »

De sa propre initiative, la jeune femme se rend au centre communal d'action sociale de sa ville qui la renvoie vers une assistante sociale. Cette dernière appelle le 115. Et la voilà depuis un mois entre les mains de la Société de Saint-Vincent-de-Paul, qui la loge d'abord dans un hôtel d'urgence puis dans un meublé à Athis-Mons, où elle pourra demeurer entre six et huit mois. Jusqu'à ce qu'aboutisse sa demande de logement social, espère-t-elle.

 

Revenus mensuels : 1100 euros net par mois



Filipa travaille entre 35 et 36 heures par semaine en tant que femme de ménage. Elle est payée 9,80 euros brut de l'heure soit environ 1100 euros net par mois. Ses horaires sont très variables. En général, ses journées commencent vers 8 heures et s'arrêtent vers 17 heures avec une pause déjeuner allant d'un quart d'heure à deux heures. Un métier difficile mais qu'elle aime bien.
  « Ça ne m'embête pas de faire le ménage. Et puis de toute façon, je ne sais faire que ça. »

Elle ne bénéficie pour le moment d'aucune aide. Depuis quelques mois, elle n'a plus accès aux allocations familiales car son fils a plus de trois ans. Son ex-conjoint ne travaillait pas jusqu'à présent et ne peut donc lui verser de pension alimentaire. Et elle ne touche pas d'aides pour le logement car elle vit dans un hébergement d'urgence.  

Mais dans quelques semaines, les choses changeront certainement. Filipa a déposé un dossier pour le RSA, la pension alimentaire et l'allocation de parent isolé.  « Je ne sais même pas si j'en ai le droit, je pense que oui, ni à combien s'élèvent ces aides. »

 


Dépenses mensuelles fixes : 620 euros

 

La Société de Saint-Vincent-de-Paul lui facture le logement 1 euro par jour, soit 30 euros par mois. Elle n'a pas de charges d'électricité et de gaz à payer. Un vrai soulagement. « C'est très bien. Il est grand, quand même. 24 mètres carrés avec une petite cuisine et une salle de bain avec baignoire. »  

Filipa dépense 100 euros par semaine en alimentation, soit environ 400 euros par mois.

Son patron lui prête sa voiture pour ses déplacements. Elle n'a que l'essence à payer.  « Comme j'ai deux ou trois maisons à faire chaque jour, je me déplace beaucoup et je consomme beaucoup d'essence. J'en prends environ pour 20 euros tous les trois jours. C'est beaucoup trop cher. »

Soit un peu plus de 40 euros par semaine et 160 euros par mois.

Dans le domaine des communications, Filipa a une astuce bien classique : « J'achète une carte rechargeable et je bipe mon interlocuteur afin qu'il me rappelle. »

 

Un budget variable, entre 5 et 10 euros par semaine, soit entre 20 et 40 euros par mois. Elle n'a pas de fixe et se rend chez son ex-conjoint pour surfer sur Internet.

Quant aux dépenses scolaires, Filipa ne sait pas encore à combien elles s'élèveront : elle attend la fin du mois pour connaître le coût de la cantine. La rentrée lui a pour l'instant coûté entre 40 et 50 euros pour l'achat de feuilles, crayons et chaussures.

 

Epargne et loisirs


Filipa a pu mettre 500 euros de côté sur un compte épargne. Elle a aussi eu cette année le plaisir de découvrir un petit bonus de la part des impôts : 300 euros de prime pour l'emploi car l'année dernière elle n'a travaillé que six mois.

Filipa doit avancer ses frais médicaux. La couverture maladie de son fils dépend encore de l'ex-conjoint. Quand il a été malade en début du mois, la jeune femme a dépensé 25 euros pour le médecin et 20 pour les médicaments. Elle attend maintenant de se faire rembourser. Quant à la mutuelle, elle n'en a pas.

Ses loisirs personnels ? Aucun.  « Je sors avec mon fils, c'est mon loisir. Cet été, on a dépensé 200 euros. On est allé à Deauville et au bord d'un lac. On a pique-niqué aussi. Je veux qu'il oublie un peu la séparation de ses parents. »

 

Tout ce qui est bien-être personnel, elle s'en passe. Pas de coiffeur, très peu de produits de beauté, pas de vêtements.  « Je n'ai que des vielles fringues qui servent pour trois années. Mon patron me donne des vêtement car sa femme fait ma taille. Mais mon fils grandit trop vite. Des employeurs m'offrent des vêtements neufs pour lui. »

 

Aujourd'hui, son désir le plus cher : revoir sa famille.  « Je voudrais que mes parents viennent me voir à Noël. Mais je ne sais pas s'ils accepteront car ils ne sont pas très riches. Ils sont agriculteurs et ils viennent chaque année en France pour des petits boulots saisonniers. Ma sœur s'est mariée il y deux semaines. Je n'ai pas pu m'y rendre. Ça a été très dur. »

 

Mais pour le moment, Filipa ne veut surtout pas se plaindre.  « Ma situation est loin d'être la pire. Je suis heureuse, très heureuse, enfin presque. Je le serai plus à Noël et quand je pourrai m'acheter une voiture, avoir ma maison et un vrai loyer. »

 

 

Source : Eco89  16-09-2009

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