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31 octobre 2009 6 31 /10 /octobre /2009 16:00










Charles Pasqua change de braquet. Après sa condamnation à un an ferme de prison pour son rôle dans l’affaire de l’Angolagate, l’ancien ministre de l’Intérieur dénonce une condamnation politique et mouille Jacques Chirac à demi-mots.

 

Charles Pasqua ne décolère pas. Jugeant mardi 27 octobre dernier sa condamnation pour trafic d’influence dans l’affaire de l’Angolagate "incompréhensible", il a contre-attaqué en évoquant une condamnation liée à son poids politique. A mots feutrés. "Mes ennuis judiciaires ont commencé en 2000, à la minute où j'ai dit que je serai éventuellement candidat aux présidentielles. Depuis, un certain nombre d'informations judiciaires ont été ouvertes contre moi, toujours par le même magistrat", a souligné Charles Pasqua, invité matinal de RTL. Avec cette déclaration, le sénateur des Hauts-de-Seine mouille à la fois le juge Courroye, qui a mené les instructions, et qui est aujourd’hui procureur de la République à Nanterre et Jacques Chirac, qui préparait sa nouvelle campagne présidentielle. Mais l’ancien ministre aux réseaux africains et corses n’a pas voulu mettre en cause nommément l’ancien président de la République, évoquant, à plusieurs reprises des "coïncidences". "Je ne dis pas que je suis victime d'une vengeance de la part de Jacques Chirac, je ne suis pas très malin, alors je regarde et les coïncidences me frappent", a-t-il déclaré benoîtement, sans tromper personne. Et d’expliquer un peu plus tard sur i-télé qu’il paye "le prix de l’indépendance".

 

L'ombre de Chirac


Dans l’affaire de l’Angolagate, il lui est reproché d’avoir perçu 225 000 euros pour son association France-Afrique-Orient provenant de la vente d’armes de l’Angola, en échange de la remise de l’Ordre national du mérite à Arcadi Gaydamak, condamné mardi à six ans de prison ferme pour trafic d’armes illégal avec l’Angola. Avant cette condamnation, Charles Pasqua, impliqué dans plusieurs affaires, avait réussi à passer entre les mailles du filet de la justice. Ou à tout le moins à s’en sortir avec du sursis, comme dans l’affaire du casino d’Annemasse pour laquelle il a été condamné en septembre dernier à 18 mois de prison avec sursis. Cette fois, la condamnation à de la prison ferme ulcère visiblement l’ancien mentor de Nicolas Sarkozy. "En ce qui me concerne, je me suis toujours demandé ce que je venais faire là-dedans", a-t-il expliqué. "J'ai du mal à comprendre la construction intellectuelle qui a permis [aux juges] d'arriver à ce résultat", s’est-il agacé.

Du coup, l’ancien ministre, mutique durant le procès et l'instruction, se fait plus bavard et demande la levée du secret défense. "Le président de la République[de l'époque] était au courant de l'affaire de ventes d'armes à l'Angola", affirme-t-il aujourd’hui, "le Premier ministre était au courant, la plupart des ministres aussi (...) je crois que le moment est venu de mettre les choses au clair". Dans son viseur cette fois, les président Mitterrand et Chirac, et les Premier ministre Edouard Balladur et Alain Juppé, en poste durant la période incriminée, entre 1993 et 1998. "Je demande au président de la République de lever le secret-défense sur toutes les ventes d'armes (…) afin que l'on sache s'il y a eu des retours de commissions en France et qui en a bénéficié ", a insisté l’ancien ministre de l’Intérieur sous François Mitterrand (1986-1988 et 1993-1995), parlant à la fois de l'Angolagate mais aussi des Frégates de Taïwan. Mais Nicolas Sarkozy, ministre du Budget, porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication dans les gouvernements d'Édouard Balladur durant ces années, a déjà réfusé de lever le secret dans l'affaire des Frégates.

 

Le soutien de l'opposition


L’ancien patron des Hauts-de-Seine, âgé de 83 ans, n’a en tout cas rien perdu de sa combativité. "Je ne m'arrêterai jamais jusqu'à ce qu'on me rende justice", a-t-il prévenu sur RTL. Et de menacer :"Il y a eu la volonté de m'éliminer, c'est clair. On n'y parviendra pas". Paradoxalement, cet ancien du SAC - mis en cause lundi dans la mort de Robert Boulin - peut compter sur le soutien de l’opposition dans son combat. Le PS a lancé une pétition mardi pour réclamer la levée du secret défense car "il est temps de changer d’époque". Ils réclament, dans un communiqué, une "rupture" en la matière au chef de l’Etat. Mardi midi, Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, a affirmé aujourd'hui que le ministre de la Défense Hervé Morin "pourrait examiner" cette demande de levée du secret défense.

 

Si tel était le cas, Jacques Chirac pourrait se retrouver en difficulté. Son ombre planait déjà sur le procès Clearstream où, s’il n’a pas été cité à comparaître, son nom est revenu dans la bouche de plusieurs des protagonistes. Et l’ancien président attend avec impatience et une certaine crainte une décision qui doit tomber en fin de semaine: les conclusions du juge d’instruction dans l’affaire des emplois fictifs à la mairie de Paris… En attendant, il met la dernière main à ses mémoires, dans lesquelles il répondra peut-être à l'ancien du RPR.





Source : lejdd.fr  28-10-2009 

            

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